Si la France possède plus d’un millier de « Grottes de Lourdes », le sanctuaire marial d’Hérouville-Saint-Clair, situé en périphérie de Caen, constitue une singularité mondiale et une attraction pour les pèlerins : il est le seul à présenter une réplique, réduite aux deux tiers, de la Basilique pyrénéenne, accompagnée d’une grotte avec sa source. Au-delà de la curiosité patrimoniale, Le petit Lourdes hérouvillais est un lieu chargé d’histoire, juché au cœur d’un paysage exceptionnel, où le calme, la plénitude et la contemplation se conjuguent naturellement : un endroit idéal pour se ressourcer.
Des communautés d’histoire
Les Frères des Écoles Chrétiennes, présents à Caen depuis 1817, installent en juin 1870 leur noviciat à Hérouville-Saint-Clair et souhaitent y bâtir une chapelle. Ils en appellent à la « Divine Providence »... En 1878, Mr Jules Dubosq, alors négociant à Rouen, cherche à exécuter le vœu qu'il avait fait « de construire une église là où il y en a besoin », en reconnaissance de la guérison miraculeuse de son épouse. C’est la rencontre providentielle entre le Père Provincial et Mr Jules Dubosc qui permet que leurs souhaits se réalisent. Le projet est dorénavant lancé, relayé par l’architecte Hébert, en concevant un sanctuaire doté d’une chapelle et d’une crypte. Cette nouvelle Notre-Dame de Lourdes, qui reproduit à l'échelle des deux tiers la basilique du pèlerinage pyrénéen, est consacrée le 23 juillet 1882 par Monseigneur Le Coq, évêque de Nantes, et ancien curé de l’église Saint-Jean de Caen, avant qu’une grotte (à l ‘échelle des deux tiers aussi) et une source vertueuse puis des lacets viennent compléter ce site original. Le « Petit Lourdes » normand commence à faire parler de lui et, surtout, attire 12 000 pèlerins dès sa première année d’existence.
Les bâtiments du Noviciat complétés par le Scolasticat régional de 1935 à 1980, (après avoir hébergé deux ans l'école des éducateurs d'Hérouville Saint-Clair et des services de l’hôpital Saint Louis ), accueillent en 1972 l'école Charles Péguy et le Centre de Formation Pédagogique (CFP) régional de l'Enseignement Catholique, devenu l'Institut supérieur de Formation de l'Enseignement Catholique (ISFEC) en 2008.
En 1999, les quatre Frères, encore en place, rejoignent une autre communauté dans la Sarthe et confient les clés du site à Madame Germaine Doix qui assurera bénévolement pendant quinze années l'accueil des pèlerins et l'entretien des lieux.
Un site exceptionnel
Pastoral et spirituel, patrimonial et culturel, vivant et naturel : les qualificatifs sont nombreux pour définir la richesse du Petit Lourdes normand. De la chapelle à la grotte, en passant par les lacets et le jardin, le site constitue un espace original, prompte aussi bien à recevoir les pèlerins que les promeneurs en excursion sur les bords du canal de Caen à la mer. Le projet spirituel et universel s’inscrit durablement dans le tissu local.
Réplique aux deux tiers de la Basilique de Lourdes, la chapelle a connu une histoire mouvementée, foncièrement vivante et amenant des modifications au fil du temps. Au-delà de sa taille imposante, elle regorge de curiosités et de trésors (statues, mobilier, cloches, tabernacle) qui relient l’histoire de l’Eglise catholique au territoire caennais. N’oublions pas les nouveaux vitraux créés et posés par Georges Gross, Maître verrier de Nancy, en 1952 suite à la restauration de la chapelle après les dégâts causés lors de la libération de Caen en Juin 1944.
Le parvis de la chapelle offre une vue incomparable sur le canal de Caen à la mer et son chemin prisé des promeneurs. Il ouvre, en contrebas, sur une pelouse en forme de cœur entourée de buis formant un chapelet à six dizaines, en référence à celui qu’utilisait Sainte Bernadette au moment des apparitions de Lourdes.
Les lacets, longs de 170 mètres, forment un « M » en hommage à la Vierge Marie. Ils mènent de la chapelle à la grotte et à la source. La grotte, artificielle, a été creusée dans la carrière qui avait servi pour la construction de la chapelle et a été modelée à l’image de celle de Lourdes. Profitant d’un contexte géologique propice, une source, dont les bienfaits et la force magnétique sont souvent vantés, a opportunément été découverte au fond de la grotte.